Un singe en hiver
Ce roman d'Antoine Blondin, publié en 1959, narre la rencontre inattendue et mémorable entre deux hommes dans la petite ville de Tigreville (inspirée par Villerville en Normandie) : Albert Quentin, ancien canonnier de la Marine devenu hôtelier, et Gabriel Fouquet, un jeune publicitaire parisien. Tous deux partagent un penchant pour l'alcool et les rêves avortés.
Albert Quentin, qui a promis à sa femme de ne plus boire si son hôtel survit aux bombardements de la Seconde Guerre mondiale, se retrouve face à Fouquet, un buveur invétéré qui l'entraîne dans une dernière grande beuverie, une évasion éthylique qui les conduit à revivre les moments forts de leurs passés respectifs.
Roman plein d’humour, mais aussi de poésie et de mélancolie, dans un style mêlant lyrisme et truculence. On s'attache à ces deux personnages excessifs, mais de fait émouvants.
Difficile de voir dans ces deux héros qui n'en sont pas, d'autres silhouettes que celles de Jean Gabin et Jean-Paul Belmondo, qui ont joué dans l'adaptation d'Henri Verneuil au cinéma en 1962, avec Michel Audiart aux dialogues ! Ce qui nous donne une succession de morceaux de bravoures et de répliques mémorables.
Mais ne nous trompons pas, le livre lui-même procure beaucoup de plaisir à ses lecteurs, avec une intrigue originale, des personnages bien dessinés, inoubliables, et aussi le style si délectable de Blondin.
Bonne lecture !
P.S. : Les singes sont présents dans cette oeuvre, au moins métaphoriquement, et dans les souvenirs chinois d'Albert, mais il n'y a pas de nid vert.
:-)